Sélectionner une page

Aujourd’hui, l’équipe d’EasyJob est partie à la rencontre d’Emmanuelle Karam, consultante RH au sein de la société RH Partners.  Elle nous dévoile son parcours, son quotidien; et donne de précieux conseils à ceux & celles qui veulent se spécialiser dans ce département. Bonne lecture !

Bonjour Mme Karam, merci de bien vouloir répondre à nos questions ! Tout d’abord, les RH étaient-elles une vocation pour vous ?

Bonjour. Non pas vraiment. J’ai fait une école supérieure de commerce et deux de mes professeurs m’ont marquée : celui en droit social et celui en management des RH. J’ai donc cherché un stage en RH pour découvrir le métier. J’ai intégré Amora pour 6 mois (appartenant au groupe Danone à l’époque) et ça a confirmé mon idée.

 

Quelle formation avez-vous suivi ?

J’ai fait une école de commerce (l’école supérieure de Compiègne)  avec une spécialisation en management des ressources humaines.

Quel a été votre parcours avant votre poste actuel ?

J’ai travaillé 15 ans pour le groupe Danone (sociétés Evian, Heudebert, Danone France), dans des postes couplant les ressources humaines et le contrôle de gestion. J’ai ensuite été DRH et DAF dans un groupe français de luminaires (Alizari-Orizona). Je suis aujourd’hui consultante en ressources humaines au sein de la société RH Partners.

 Comment décririez vous les RH ? Quelle est votre définition de ce département ?

Il faut savoir pour commencer que chaque professionnel, et chaque entreprise, a sa propre vision des ressources humaines.

Pour moi, le process RH se divise en 5 grandes catégories : l’administration du personnel, la gestion des relations sociales, le développement des RH, la gestion des carrières et enfin le pilotage RH.

L’administration du personnel est le socle fondamental de la mission des RH. Il s’agit de la gestion des contrats de travail, de la paie etc…

La gestion des relations sociales est constituée, elle, du dialogue social (avec les partenaires) et de la qualité de vie au travail (bien-être, sécurité…). Les RH sont alors les garants du respect de la bonne qualité de vie des salariés.

Le développement des RH regroupe la communication interne (pour présenter aux salariés les grandes orientations de l’entreprise et donner du sens à leur travail), la RSE ainsi que la gestion du changement (lorsque l’entreprise croît ou s’implante sur un nouveau marché par exemple).

De son côté, la gestion des carrières comprend notamment la définition des postes, le recrutement, la mobilité interne, la rémunération, l’évolution professionnelle ainsi que l’évaluation des salariés.

Il y a enfin, au sommet, le pilotage RH, qui est constitué de la stratégie des RH (en lien avec celle de l’entreprise), du contrôle de gestion social (c’est le tableau de bord du DRH, qui lui permet de suivre ses actions et d’anticiper), et de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et compétences) pour définir les futurs besoins en compétences et les actions correspondantes.

Pouvez-vous nous présenter l’entreprise dans laquelle vous êtes actuellement ?

RH Partners est un cabinet spécialisé dans le conseil en ressources humaines et management.

Il est ainsi divisé en 4 pôles : le recrutement (le pôle historique), le développement des potentiels et des mobilités professionnelles (coaching, team building, accompagnement social des réorganisation, bilans de compétences…), l’accompagnement des transformations (remise à plat du projet stratégique, création d’une feuille de route transformation, appropriation et mise en mouvement des managers…), et enfin la stratégie politique & processus RH (nous accompagnons les entreprises dans tous leurs projets RH :diagnostic, GPEC, politique de rémunération…).

Pouvez-vous nous décrire les activités types que vous exercez dans votre métier ?

Mon poste comprend deux aspects.

Le premier est la structuration de l’offre et du pôle stratégie, politique et processus RH.

Le deuxième aspect est l’accompagnement des entreprises dans leur projet. Pour cela, suite à la rencontre avec l’entreprise, je prépare une proposition d’intervention. L’intervention elle-même se fait en partie chez le client et en partie au bureau. En fin de mission je fournis au client un livrable répondant à sa problématique initiale.

Mais même si ces activités reviennent régulièrement, je n’ai pas de journée-type, mes activités sont très variées car je fais face à une multitude d’entreprises et de situations nouvelles au quotidien.

Quelles sont les qualités requises selon vous pour travailler dans les RH ?

La rigueur (qui est pour moi un préalable à beaucoup de métiers), l’empathie, l’écoute, la connaissance du droit du travail, la capacité à s’adapter ainsi qu’à négocier et enfin le fait de savoir s’aligner avec ses valeurs. Durant une carrière RH, si l’on vous demande certaines choses contraires à vos valeurs, dont vous n’êtes pas convaincus, il ne faut tout simplement pas les faire car c’est intenable à terme.

Qu’est-ce qui est le moins plaisant/le plus difficile pour vous dans ce métier ?

Dans le métier de DRH, ce que j’aimais le moins était l’administration du personnel.

Dans le métier de consultante RH, ce que j’apprécie le moins est le fait que je ne suive pas systématiquement une entreprise dans le temps, à long terme, pour mesurer l’impact des plans d’action que j’ai implantés.

Et, à l’inverse, qu’est ce que vous appréciez le plus dans ce métier ?

Dans l’esprit de ce que je vous ai répondu à la question précédente, dans le métier de DRH, j’aimais beaucoup mener dans actions à long terme et voir les résultats, le fruit de mon travail.

Dans le métier de consultante RH, j’apprécie aujourd’hui la grande diversité d’activités grâce à toutes les situations que je rencontre. C’est une nouvelle manière pour moi d’envisager les RH,

Un événement marquant de votre carrière à nous raconter ?

J’ai eu l’opportunité de pouvoir mener un beau projet lorsque je travaillais chez Danone : il y avait un plan d’investissement dans mon usine pour installer de nouvelles machines. Cela allait à terme supprimer une partie des postes manuels. Nous avons donc lancé un programme de formation allant de l’alphabétisation jusqu’à la maintenance premier niveau pour les personnes occupant ces postes. Nous avons pu maintenir l’ensemble de ces salariés dans l’emploi. L’apprentissage de la lecture a été pour certains un vrai changement de vie. Les accompagner dans ce changement a été un vrai plaisir.

Que pensez-vous de l’image des RH véhiculée par les médias (froid, exécuteur, “trancheur de tête”…) ?

Il y a malheureusement comme dans tout métier des personnes qui font mal leur travail, ou qui ont très peu de principes. Mais ce n’est pas une généralité.  Je n’ai jamais fait quelque chose contre ma volonté même si cela me mettait en désaccord avec ma hiérarchie. Je n’ai jamais perdu de vue mes valeurs. Il y a des entreprises qui ont des vraies valeurs et qui se soucient de leur respect.

Je comprends toutefois qu’il ne soit pas toujours facile de s’opposer à sa hiérarchie lorsque l’on risque sa place.

Indépendamment de cela, les DRH sont en charge de la mise en place des actions touchant l’humain. Ils sont donc au centre de l’attention et focalisent toutes les déceptions, mécontentements.

Votre métier évolue-t-il avec les nouvelles technologies ? Si oui, comment ?

Bien sûr ! Grâce aux nouvelles technologies nous disposons de nouveaux outils : l’intranet RH, les nouveaux outils de communication … Notre métier évolue avec son temps. Mais les RH restent néanmoins dans le domaine de l’humain. L’humain est et restera le cœur de notre métier, et les contacts directs sont essentiels et ne pourront être remplacés par des technologies. Les nouvelles technologies sont donc un plus dans notre travail, mais ne modifient pas l’ADN des RH.

Est-ce important d’avoir eu une expérience internationale pour travailler dans les RH ?

Pas forcément car il y a de nombreuses entreprises françaises pour lesquelles une expérience internationale n’est pas nécessaire. Le droit du travail est spécifique à un pays et ne s’applique pas à un autre (le nôtre est par exemple très complexe).

Mais pour intégrer une société implantée dans plusieurs pays, c’est un plus et la connaissance d’une ou plusieurs langues étrangères (notamment l’anglais) et de plus en plus demandé et est indispensable pour évoluer à l’étranger. Une expérience internationale peut donc vous être très utile pour votre future carrière. Et je pense dans tous les cas que partir peut vraiment vous enrichir, donc n’hésitez pas et profitez des opportunités que vous avez.

Finalement, quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent se spécialiser dans les RH ?

Faire un stage est la meilleures façon de voir la réalité du métier, d’appréhender son quotidien, et de savoir si cela peut réellement vous plaire ou non.

Je conseille plus particulièrement de faire des stages RH en entreprise sur des missions généralistes pour avoir une vraie vision du métier.

Pour devenir consultant en RH, je pense qu’il vaut mieux commencer par se forger une expérience opérationnelle. Cela permet de mettre cette dernière au service de vos clients et de mieux comprendre leurs contraintes et leurs besoins.

La Easybise